Elle marchait dans les rues désolées, ses yeux scrutant le paysage stérile à la recherche d'un quelconque signe de vie. Les bâtiments, qui se dressaient autrefois fièrement, n'étaient plus que des ruines croulantes, réduites à l'état de décombres par les ravages impitoyables du temps. Le ciel était d'un gris maladif, pollué par les fumées nocives qui s'échappaient des usines à l'horizon. Ces épais nuages cachaient le moindre rayon de soleil qui tentait de traverser la nappe opaque.
La fille serra ses maigres possessions contre sa poitrine, le cœur lourd du poids du monde qui pesait sur ses épaules. La faim lui rongeait le ventre, lui rappelant constamment la rareté des ressources dans ce monde morne et impitoyable. Les quelques restes de nourriture qu'elle parvenait à dénicher ne suffisaient jamais à satisfaire sa faim et cette dernière devait souvent recourir à la mendicité pour obtenir sa subsistance.
Le gouvernement, autrefois porteur d'espoir et de progrès, avait depuis longtemps sombré dans la corruption et la décadence. La classe dirigeante vivait dans l'opulence et le luxe, tandis que le reste de la société languissait dans la pauvreté et la misère. Les ondes sont remplies de propagandes et de mensonges, conçus pour maintenir les masses dans un état d'ignorance et d'asservissement perpétuel.
Quand elle pouvait, la jeune fille se rendait à une école où cet être féminin apprenait l'histoire de leur monde. On faisait réciter aux élèves la propagande qui leur était enseignée et on les endurcissait à ne jamais remettre en question l'autorité. Assise dans la salle de classe, les yeux fixés sur les images qui défilaient à l'écran, l’adolescente ressentait constamment de l’horreur et de l’incrédulité par les atrocités commises au nom de l'idéologie, qui lui étaient presque trop lourdes à porter. Les histoires de génocides, de guerres, de maladies et d'oppression lui semblaient presque surréalistes, mais les enseignant.e.s ne se privaient pas d’en vanter les bénéfices.
Malgré la morosité de son existence, elle refusait de perdre espoir. Cette protagoniste s'accrochait à la conviction qu'un jour, le monde se redresserait et que la justice serait rendue. Elle savait que la route serait longue et semée d'embûches, mais cette fille était déterminée à se battre pour des lendemains meilleurs, quels qu'en soient le prix et aussi sombre que puisse paraître le présent. À vrai dire, elle demeurait une survivante, une guerrière dans un monde qui s'était égaré. Puis, tant qu'il y aurait du souffle dans ses poumons et du feu dans son âme, cette personne tenace s’acharnerait à lutter pour un avenir meilleur et pour que les étoiles recommencent à briller.
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