En classe de français
- Julie Maurice
- Apr 4
- 7 min read
Avez-vous déjà tenté d’écrire une histoire qui commence par Il était une fois? Cela est plus ardu qu’il n’y parait. Un conte merveilleux comporte généralement une morale qui nous enseigne une conduite à adopter tente de nous mettre en garde contre certains périls. Il en est ainsi des trois histoires qui suivent. Elles traitent de thèmes propres à notre époque : les préjugés liés à la réputation, la soif de richesses et la dépendance. Chaque autrice ou auteur a fait preuve d’imagination et d’une connaissance marquée du genre merveilleux. Vous y verrez apparaitre sorcières, fées et princes dans des aventures inédites bien que parfaitement dans la veine des récits de notre enfance. Du grand réservoir de notre mémoire collective, des personnages et des quêtes héroïques émergent donc dans des récits évoquant notre époque et symbolisant les épreuves que nous traversons tous.
Au-delà de l’apparence
Olivia Niamba
Il y a très longtemps, au sud du monde se trouvait un royaume. Parmi les gens de son peuple qui étaient connus comme les meilleurs chasseurs de dragons, vivait un homme, Charles, qui était très beau. Ses yeux bleus, sa chevelure dorée, ses traits fins et son sourire envoutant faisaient tomber les filles amoureuses en un seul regard. Sa beauté se faisait voir partout dans le royaume. Mais derrière ce visage parfait se cachait un homme peureux. Un beau matin, tous les habitants se préparaient à célébrer le nouvel An.

Cette même journée, de nombreux soldats entrèrent dans le royaume avec leur chef, à la recherche de combattants. Lorsqu’ils passèrent sur la place publique, le chef croisa Charles. Alors que ce dernier aidait aux préparatifs, il lui dit : « Je vois que ta beauté ne laisse personne indifférent, mais cela t’emmènera-t-il loin? Viens te battre avec nous afin de prouver ta vraie valeur. Cet homme parfait, hésitant, accepta sa proposition afin de ne pas montrer qu’il était froussard. Le chef lui donna alors comme quête de tuer un dragon.
Le soir, Charles quitta le royaume afin d’aller commencer son entrainement à la frontière. Des mois passèrent, alors que le temps d’entrainement s’écoulait, il était toujours mauvais guerrier. Malgré qu’il soit parfait, il ne savait pas se battre et encore moins tuer. Le dragon qu’il devrait combattre avaient des écailles rouges. Un jour, les soldats se mirent en route sur un chemin des plus sombres. Ils se séparèrent en petits groupes afin d’avoir plus de chances de retrouver le dragon. Charles commença la route avec son équipe. Il fit des temps froids, chauds, pluvieux et orageux. Après une semaine sur ce chemin qui semblait si long, cela décourageait énormément Charles.
C’est alors, au bout du septième jour, qu’il rencontra une vieille dame sur le bord du chemin. Il s’avança en premier vers elle en lui demandant ce qu’elle faisait ici. En ignorant sa question, elle lui dit : « Dans quelques kilomètres, tu verras un vieux château. Tu feras face au dragon que tu as tant recherché, mais attention, les apparences sont souvent trompeuses. » Il remercia la vielle dame et s’en alla avec son équipe. La vieille dame avait raison, après quelques heures, ils aperçurent un château. Afin d’inspecter les lieux, Charles y entra seul en laissant son équipe à l’entrée.
En entrant dans cette vieille forteresse, cet homme fit face au dragon aux écailles rouges. Il était immobilisé par la peur. Mais derrière son air menaçant, se cachait une bête effrayée. Il vit le dragon protéger ses petits. Il engagea la conversation et comprit les véritables intentions du dragon. Il mit alors en place un pacte avec lui dans le but d’assurer la protection du royaume. Il ne tuerait donc pas sa famille.
Quelques jours plus tard, à l’aube, tous les soldats arrivèrent dans le royaume, Charles se mit à parler de son expérience avec tous les habitants. Il raconta la gentillesse du dragon. C’est à partir de ce jour que les humains et les dragons furent bons alliés, partageant connaissances et exploits. Charles en retint une chose très importante. Cet homme savait maintenant que l'apparence ne révèle pas la vraie valeur et les intentions de quelqu’un. En parlant de sa propre expérience, il devint le symbole de l’acceptation dans tout le royaume.
L’éveil d’un prince
Michelle Samson
Dans une contrée lointaine, il existait un prince possédant une quantité inimaginable d’or et d’argent, mais qui n’était jamais satisfait. Il parvenait toujours à vouloir plus même s’il avait déjà tout : des pierres précieuses, des étoffes, des épices et des bijoux d’or et d’argent. Le prince avait un trou dans son cœur, mais rien ne semblait pouvoir le remplir. Son père, le roi, ne savait plus quoi faire pour combler les besoins de son fils.

Un beau jour, alors que le prince faisait une énième crise, une sorcière ouvrit les portes du palais. Elle dit au prince qu’il était ingrat et que cela devait cesser. En un claquement de doigts, la sorcière emporta toutes les richesses et le laissa avec seuls les sous dans sa poche, puis elle disparut. Le roi, affolé, courut après la sorcière, mais elle était déjà loin. Les habitants de la contrée partirent, comprenant que leurs gouverneurs n’étaient plus capables de régner sur eux. Le prince, lui aussi, partit, mais pour de fort différentes raisons. Il comptait retrouver la sorcière qui lui avait volé son bonheur.
Après des années, le prince abandonna finalement l’idée, se rendant à l’évidence qu’il était destiné à vivre une vie de paysan malheureux. Il travaillait dans une taverne et passait ses journées à observer le palais de son village et à rêvasser à son passé. Une belle nuit, le prince rêva qu’il était dans une forêt et qu’une fée lui apparaissait. Elle lui dit qu’il ne pouvait pas rester dans son ancienne vie et qu’il devait avancer, car c’était la seule façon de retrouver son bonheur d’avant. Le prince se réveilla, mais ignora le conseil de la fée. Cette journée-là, une dame entra dans la taverne. Le prince fut émerveillé par sa beauté. Le prince lui parla et apprit à la connaitre. La demoiselle revint à la taverne chaque jour pour parler au prince. De son côté, le prince attendait impatiemment ses visites et il sentait que quelque chose en lui avait changé.
Un jour, la demoiselle ne se présenta pas. Le prince s’en inquiéta. Il partit à sa recherche et apprit qu’elle était malade et incapable de sortir de chez elle. Il alla donc la voir et lui confessa ses sentiments. La demoiselle lui dit qu’elle se sentait de la même façon.
Ce soir-là, il rentra chez lui le cœur léger et y trouva la sorcière. Le prince, rempli de colère, lui dit qu’elle avait gâché sa vie. La sorcière lui répondit qu’il avait l’air plutôt heureux. Elle lui demanda si le trou qu’il avait dans son cœur était toujours présent. Le prince se rendit compte que non. Il était heureux, plus qu’il ne l’avait jamais été. La sorcière lui dit : « Ce jour-là, je n’ai pas gâché ta vie. Au contraire, je t’ai permis de trouver le vrai bonheur sans ces attachements matériels.
Lorsqu’il se retourna, la sorcière était partie et il vécut le reste de sa vie, heureux avec la demoiselle de la taverne et son père. Le prince avait finalement compris que, peu importe l’or et l’argent que l’on possède, la vraie richesse reste les gens qui nous entourent.
Le prodige déchu
Moussa Commend-Konate

Il y a fort longtemps, dans un petit village situé à côté de la capitale, se trouvaient deux petits enfants remplis d’ambition et de talent. Ceux-ci se nommaient Aris et Jean et avaient pour but de devenir des chevaliers puissants et riches afin de cesser de vivre dans la pauvreté. Ils étaient déterminés à accomplir leur rêve. C’est pour cela que, dès leurs 12 ans, les deux amis commencèrent leur entrainement. Ils s’entrainèrent sans relâche pendant très longtemps et cela porta petit à petit ses fruits. Aris était considéré comme le prodige du village, un surdoué destiné à devenir quelqu’un d’important. Jean était l’incarnation du courage et de la détermination qui ne cessait de s’entrainer malgré l’écart de force entre lui et Aris qui aurait pu en démotiver certains. Mais quelque chose s’apprêtait à chambouler ce magnifique destin. Pendant tout ce temps, une sorcière du royaume ennemi qui avait été envoyée afin d’anéantir l’avenir de leur royaume les observait et finalisa son plan le jour de leurs 17 ans.
Celle-ci prit l’apparence du grand frère d’Aris qui était présentement à l’école de magie et elle entra chez le surdoué. Elle lui donna un jeu révolutionnaire et addictif supposément fabriqué à l’école de magie en guise de cadeau d’anniversaire. Puis, la sorcière repartit, laissant le choix à Aris de décider de son avenir, car ce n’était pas sûr que son plan fonctionnerait, tout dépendrait du choix qu’il ferait. Mais, malheureusement, Aris tomba en plein dans le piège. Il s’enferma et passa des journées à jouer à son jeu. Les journées se transformèrent très vite en semaines, puis en mois.
Cela faisait maintenant 18 mois que le jeune homme n’était pas sorti de chez lui. Il dormait le jour, jouait la nuit et mangeait très peu. Un jour, Jean passa chez Aris, tout excité. Il avait été sélectionné pour devenir membre de la garde rapprochée du roi et, étonnamment, Aris aussi. Le royaume était en guerre et avait besoin de nouveaux chevaliers. Le roi avait donc décidé de faire passer un test à tous les prodiges du royaume. C’était leur chance ultime! Mais Aris avait changé et s’en foutait complètement. Il dit à Jean de sortir et s’endormit aussitôt.
Le lendemain, un homme étrange apparut et réveilla l’ancien surdoué. Il disait s’appeler la Fée du destin et il était là pour sauver Aris. La fée lui expliqua le plan de la sorcière et lui raconta l’avenir qui l’attendait s’il décidait de sortir s’entrainer pour les tests. « Sors de ma chambre, vieux fou! » Ce fut la réponse que reçut la fée après toutes ses explications. La fée décida donc de partir. Mais ce n’était pas fini, car les parents d’Aris avaient assisté à la la scène. Ils décidèrent de le bannir de la maison tant qu’il n’était pas devenu chevalier. Il devint donc vagabond.
Finalement, Aris décida d’aller à ses tests, mais fut exclu dès la première épreuve en raison de sa fébrilité. Cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas tenu une épée. En sortant du château qui était utilisé en tant que salle d’examens, l’ancien surdoué tomba sur un bourgeois et lui demanda de l’aider à se soigner : il était couvert de sang et tenait à peine debout. Mais le bourgeois eut très peur en voyant un mendiant au corps sanglant et au visage défiguré. Il le repoussa et le piétina une dizaine de fois.
Cela suffit à achever Aris et, ce jour-là, l’avenir du royaume périt en même temps que lui, car c’était ce jeune homme qui était destiné vaincre le royaume ennemi.
Sept ans plus tard, le contraire se produisit et le peuple entier fut achevé.
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