En classe de français

Pour ce numéro dédié aux impressions de toutes sortes, j’ai pensé partager avec vous deux récits autobiographiques rédigés dans le cadre de mon cours de français de troisième secondaire. L’intention d’écriture recherchée était de préserver un souvenir en détaillant les sentiments éprouvés lors de ce bref instant. Ce sont deux bulles de souvenirs qui vous évoqueront peut-être des moments de votre enfance. Bonne lecture.

Une fête enneigée

En octobre 2020, alors que j’ai neuf ans, ma famille et moi traversons l’Atlantique et arrivons dans une contrée lointaine, aux gens avec un accent rigolo. Dès que nous quittons l’aéroport, nous allons en quarantaine. Le 13 novembre 2020, après 14 jours d’enfermement, c’est enfin le moment de sortir de notre confinement. Pour ma plus grande joie, je pars avec mon père pour faire différentes courses. Dès notre retour, je n’ai pas le temps d’ouvrir la porte que mon oncle saute dans la voiture et me prétexte que nous allons chercher le repas du soir.

Sur le chemin du retour, à l’intérieur de l’automobile, le chauffage se mêle à l’odeur des plats. Cela crée un effluve de senteurs. Le souvenir de ma grand-mère apparait devant moi et les larmes me montent aux yeux. Je me sens nostalgique tout d’un coup et j’ai le bref sentiment d’avoir oublié quelque chose. C’est avec l’air morose que je rentre dans l’immeuble et c’est seulement lorsque j’entre dans l’appartement qu’un sourire apparait sur mon visage. Ma tante, mon oncle, mes cousins, mes sœurs et mes parents sont là et me crient d’une voix joyeuse : « Bonne fête, Melek! » Je suis contente et émue. Je regarde autour de moi et je vois la pièce décorée et tous ces invités réunis si chers à mon cœur. C’est à ce moment-là que j’aperçois de petits points scintillants qui volent dans le ciel. Je m’approche de la fenêtre et me rends compte que ce sont des flocons. Rien de mieux pour mon anniversaire que ma première neige au Québec. Voilà un nouveau chapitre qui commence et, cette fois, il contient deux chiffres (10 ans).

Lorsque je repense à ce moment, je me dis que j’ai de la chance d’avoir une famille aussi merveilleuse. Avec un sourire aux lèvres, je me rappelle tous les moments joyeux et tous les souvenirs de ma première fête au Québec chaque fois que quelqu’un parle d’anniversaire.

Melek Ben Zarrouk

Un intrus surprenant

J’ai neuf ans. Je suis dans le salon de ma maison avec ma famille. Mes frères et mon père sont devant ma mère et moi. Devant nous se trouvent des tapis. Nous prions. Mon père, l’imam, guide la prière. Je me sens apaisée, concentrée et joyeuse de pratiquer cet acte religieux avec mes proches. Tout va très bien.

Soudainement, des larmes me montent aux yeux, mes mains tremblent énormément et mon torse se serre. Je viens d’apercevoir une araignée énorme. C’est mon pire cauchemar, ma plus grande peur, ma phobie. Face à cette situation, je renforce mon sentiment de foi. Alors, je me dis que Dieu est toujours avec moi et qu’il peut empêcher tout l’univers de faire du mal à quelqu’un ou à quelque chose s’il le souhaite. L’incertitude d’être en sécurité et l’inquiétude me quittent. Après quelques instants, la prière est finie et je raconte ce qui s’est passé à ma famille, Mes parents décident de tuer l’animal. À notre grande surprise, nous trouvons une araignée faite de produits recyclés. Je l’avais bricolée quelques semaines avant ce jour. Une vague de honte me laisse rouge comme une tomate. Je ne m’y attendais pas à ce changement brusque de situation.

Quelques années plus tard, le souvenir est resté ancré dans ma tête. C’est parce qu’il me fait rire. En effet, me voir croire avoir survécu à ma phobie pour, à la fin, constater que c’était une décoration me crampe de rire. C’est à cause du fait que c’était inattendu. En plus, je suis fière de petite moi, car, j’avais fait une grande preuve de piété, Me voir si jeune, mais si croyante me rend heureuse. Pour continuer, cet événement est la cause principale pour laquelle je range bien ma chambre. Je ne veux plus de mauvaises surprises.

Salma Allam