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La poésie au service du climat

Pour cette édition du journal sur l’influence de la culture québécoise, j’aimerais vous présenter un pilier du théâtre francophone, Marc Favreau et son personnage, Sol, le clown clochard. C’est dans ce rôle que s’est exprimé son militantisme, il ne soutenait qu’une cause : le climat, la préservation de l’eau.

« esstradinaire » poésie

Cet artiste avait une façon particulière d’écrire. Dans le personnage de Sol, Marc Favreau « prend les mots pour d'autres », il les mélange, les raboute et les assemble. Ces cocktails grammaticaux ne sortaient jamais vraiment de la scène, du contexte. Ses jeux de mots démontraient toujours un lien avec ceux-ci ou représentaient une façon de rire du sujet. Il échangeait les mots sans en changer le sens pour autant, les faisant devenir des synonymes que l’on aurait pu méprendre dans le dictionnaire.

· « Mais le bébé, il sait pas, il sait pas à quel sein se dévouer, pour lui, c’est la mère à boire. » Marc Favreau [Sol]


· « J'assomme mes responsabilités. » Marc Favreau [Sol]

La naïveté planait dans les textes de Sol, on dirait que l’on parle à un enfant. En fait, il posait plusieurs questions et prenait parfois les réponses au pied de la lettre, surtout dans l’émission Sol et Gobelet, dont Gobelet qui symbolisait un personnage autoritaire. Ce style s’accordait très bien avec sa façon d’inventer des mots, comme les enfants et leur perception du monde. Dans ses spectacles solos, son air naïf prend une tournure plutôt engagée, un aspect critique et dénonciateur, qui nous fait rire, mais en même temps réfléchir.


Le militantisme de Favreau

Marc, comme noté plus haut, représentait un fervent défenseur de notre planète. Il n’a endossé aucune autre cause lors de ses 47 années de carrière. Quelques fois, il y dérogeait le temps d’une mise en scène pour souligner au feutre rouge d’autres absurdités du monde. Il est d’ailleurs bien reconnu pour son activisme. En 2002, le Devoir, à l’occasion du Sommet pour le développement durable à Johannesburg, lui a demandé de rédiger une chronique pour son cahier spécial. Il y parlait de ce que nous réservions comme traitements pour la Terre, de notre inaction et d’un futur durable pour notre planète, mais toujours avec cette touche de poésie et sa façon de parler à la troisième personne de Sol. Ce militantisme s’articulait dans Sol et Goblet, en insistant sur la préservation de l’eau : « Nous avons envers elle une conduite imbuvable!»


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