Aurore, l’enfant martyre
- Feb 2, 2023
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Chers lectrices et lecteurs, au cours de votre enfance, vous avez certainement entendu parler de contes mettant en scène des enfants de tout âge persécutés par leur vilaine belle-mère. Malheureusement, ce type de situation n’est pas toujours une simple histoire pour effrayer les plus jeunes, mais une réalité qui touche beaucoup de familles. Au Québec, il y a plus d’un siècle, une des victimes de ses nombreuses tragédies sut marquer le cœur des citoyens. Il s’agit d’Aurore Gagnon, ou, plus communément appelée, Aurore, l’enfant martyre.

Dans le village de Fortierville, cette fillette vivait avec son père, Télesphore, sa sœur et son frère. Lorsque sa mère biologique tomba gravement malade d’une tuberculose, la jeune fille se retrouva sous la charge de Marie-Anne Houde, une veuve, mère de deux garçons et amie de la famille, qui s’était proposée pour apporter de l’aide, afin de s’occuper de leurs enfants. Peu de temps après, son frère mourut sans cause déterminée et sa mère succomba à sa maladie. Désespéré, Télesphore épousa Marie-Anne et ses enfants vinrent vivre auprès d’eux. Ce fut alors le début des nombreux malheurs que vécus Aurore.
Sa marâtre pouvait être qualifiée de cruelle sans aucune exagération. Elle prenait plaisir à martyriser sa belle-fille quotidiennement. Il ne s’agissait pas seulement de l’insulter verbalement, mais aussi de la battre à sang, de lui brûler la peau à l’aide d’un tisonnier ou d’autres instruments, de lui couper les cheveux et même d’essayer de la forcer à boire du détergent. Cette torture dura six mois, une période de temps dans laquelle personne n’osa faire quoi que ce soit pour aider cette victime. Ainsi, ni son père ni le clergé, qui la voyaient régulièrement, ni l’hôpital où elle avait séjourné pendant longtemps, ni les voisins n’apportèrent aucun appui à cette petite fille couverte de blessures. Par conséquence, elle mourut de fatigue le 12 février 1920, âgée de seulement 10 ans.
Son décès étant beaucoup trop suspect à cause des marques recouvrant tout son corps, une enquête fut lancée. Grâce aux témoignages de leurs enfants, Marie-Anne reçut une sentence de mort pour meurtre et Télesphore se fit emprisonner pour homicide involontaire. Pourtant, ils furent tous les deux libérés pour leur bonne conduite et leur santé mentale, après quelques années, malgré leurs affreux gestes indescriptibles. Quant à Aurore, elle resta un symbole dans notre histoire et poussa l’amélioration de la protection des enfants jusqu’à ce jour.
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